Comment faire concilier des notions, semblerait-il, aussi antagonistes, que libéral et social ? L'espace de rencontre a été pensé depuis longtemps, difficilement appliqué mais peu remis en cause fondamentalement. La République serait bien le système le plus propre à rendre harmonieux la recherche d'une justice et d'une paix sociale avec les valeurs du libéralisme.
République
C'est l'égalité des droits : l'Etat de droit pour tous, par tous, de tous. Une et indivisible tout comme la liberté. En République, la Constitution est la base des droits naturels, insécables et inaliénables de toute être humain. Elle est la table des lois de notre société civile. La fondation de toute législation.
Le pluralisme, la division, la séparation des pouvoirs. Les trois pouvoirs de l'Etat proprement dit, Exécutif, Législatif et Juridique. C'est aussi la séparation de pouvoirs représentatifs de notre société, le Corporatif, le Médiatique, le Financier, le Religieux.... Nul Totalitarisme, nul oligarchisme. Les pouvoirs des uns sont les contre-pouvoirs des autres. Cette séparation des pouvoirs implique bien sûr la plus grande indépendance pour chacune et à travers le maximum transparence, lutter contre la connivence, l'endogamie et les conflits d'intérêts.
"La chose publique" : A droits égaux, devoirs égaux. Aussi certain que chaque être humain est un individu propre, nous vivons dans une société publique et partageons certains intérêts, besoins qui nous sont naturellement commun. Citons la sécurité, la défense du territoire, la justice mais aussi un accès à la santé, l'éducation. A travers l'Etat et notre responsabilité individuelle nous préservons la "chose publique" (un bien, un service, un intérêt, un espace). L'Etat qui gère la chose publique est bien entendu mandaté par le peuple, au service de ce peuple et révocable par lui-même. Il ne s'agit pas ici de désigner une entité extérieure supérieure et bienveillante.
Libéralisme
C'est se donner pour valeur fondamentale la liberté individuelle sur tout autre valeur alors secondaire ou subsidiaire. La liberté c'est la volonté propre d'un individu qui n'a pour limite que la liberté d'un autre. Elle est non seulement un droit sur sa propre personne mais aussi une responsabilité. Celle que nous n'avons aucun droit sur autrui. Nul autre n'a de droit sur soi. "La liberté des uns s'arrête là où commence celles des autres". Vous pouvez même vous nuire autant que vous voulez à vous-même mais êtes tenu de ne nuire à personne. Et vous avez le droit de vous protéger ou d'être protégé d'autrui.
Le Libéralisme authentique s'étend à tout les champs de la vie : privée, sociétal, politique, économique, spirituel, corporel, mental, spatial... La propriété privée commence bébé, en étant propriétaire de son esprit, puis de ses paroles, ensuite de son corps, de son raisonnement, de ses actes, de son espace, de ses biens... Le Libéralisme, c'est la liberté pleine et entière. Ainsi il ne peut y avoir de liberté de penser, d'expression sans liberté économique et vice-versa.
Social
J'aurais aussi bien pu dire associatif, coopératif, fraternel, altruiste... mais certainement pas socialiste ! Etre libéral c'est bien entendu reconnaître l'individu prime d'abord, le droit à l'égoïsme mais pas celui de l'égocentrisme. En République, nous sommes liés les uns aux autres, c'est un fait naturel et non une volonté d'Etat. Etre libéral n'empêche pas d'être social. Mais à la différence du Socialisme, nous choisissons de l'être. Le Libéralisme encourage d'ailleurs à les individus à coopérer, fraterniser car limites par leurs propres pouvoirs individuelles ils ne pourraient pas accomplir de grands projets. Une seule règle, ce contrat social respecte la volonté des individus engagés. J'aide si je veux, je suis aidé si je veux.
L'espace social se crée de lui-même dans une société d'individus libres et indépendants. Nul intervention, nul plannification ou construction venant d'un Etat extérieur. Ce dernier nous protège du mal et ne peut faire le bien. Nous partons d'éléments individuels pour créer une entité complexe social. L'inverse n'est pas souhaitable, désagréger la société civile en groupes d'éléments individuels en seul conflit et compétition. La République impose d'ors et déjà une certaine forme de "solidarité" incompressible en garantissant "la chose publique". La laïcité c'est permettre à tous d'être chacun.
En conclusion
La République garantie un environnement public le plus favorable possible aux libertés individuelles. Dès lors que ces libertés individuelles sont garanties, un espace social se crée spontanément. De cette rencontre entre la propriété privée et la chose publique née une société épanouie où les volontés et besoins de chacun s'équilibrent. Dès lors nous constatons que la Justice et la Paix Sociale ont été rendue alors même qu'elle n'était pas consciemment recherchée.
